mercredi 14 avril 2010

L'individu autotélique

"Selon CSIKSZENTMIHALYI (2005), comme l'individu autotélique n’a pas un grand besoin de possession, de distractions, de confort, de pouvoir ou de célébrité, car presque tout ce qu’il fait l’enrichit intérieurement, il est généralement très apprécié de ses pairs. Comme il expérimente le flow dans son travail, sa vie familiale, ses relations avec les autres, dans des activités banales de la vie quotidienne et même quand il est seul et inactif, il est moins dépendant des récompenses extérieures qui motivent les autres à se satisfaire d’un quotidien routinier, vide de sens. Il est plus autonome, plus indépendant, parce qu’on ne le manipule pas facilement à coup de menaces ou de récompenses extérieures. En même temps, il est plus impliqué dans tout ce qui l’entoure parce qu’il est pleinement investi dans le courant de la vie. Son énergie psychique paraît inépuisable, il est plus attentif, remarque plus de détails, s’intéresse volontiers à quelque chose sans en attendre de récompense immédiate. Il a une attitude joyeuse de curiosité, une volonté de comprendre, de résoudre des problèmes. Mais il a aussi un intérêt désintéressé : son attention est dénuée d’ambition et d’objectifs personnels pour forcer la chance d’appréhender la réalité selon ses propres termes. Comme ils sont moins préoccupés d’eux-mêmes, ils investissent plus d’énergie psychique dans leur rapport à la vie. Les individus créatifs sont généralement autotéliques et c’est parce qu’ils disposent d’un surplus d’énergie psychique à investir dans des choses apparemment triviales qu’ils font des découvertes. (CSIKSZENTMIHALYI, 2005)."

In Heutte Jean , Mieux prendre en compte les compétences des personnels de l'éducation au cours de leur carrière, pour sortir du burnout institutionnel : quelques apports de la psychologie positive, Actes du 3e colloque international CDIUFM "Qu'est-ce qu'une formation professionnelle universitaire des enseignants ?" Arras, mai 2007, Artois Presses Université